La Vengeance des 47 Ronin, une histoire Japonaise
Temple Sengakuji
Les 47 Ronin seront honorés pour une commémoration nationale au Temple Sengakuji le 14 Décembre.
L'histoire légendaire des 47 Ronin
Les 47 Ronins, c'est sans aucun doute la légende Japonaise la plus populaire au monde, qui nous enseigne des valeurs d'honneur, de loyauté et de sacrifice. C'est un moment fort d'unité Nationale qui a traversé les siècles.
L'histoire des héros samouraïs remonte au tout début du XVIIIe siècle au Château Edo dans l'actuelle ville de Tokyo.
Afin de préparer la cérémonie d'accueil de l'Empereur Higashitama, deux seigneurs furent appelés à la cour du Shogun pour suivre l'instruction d'un haut fonctionnaire du Shogunat : le seigneur Yoshinaka Kira.
Abusant de son statut de maître de cérémonie, Kira multiplia les moqueries et les injures envers ses deux invités. Le comportement de Kira s'explique du fait qu'il attendait des deux seigneurs des présents à la hauteur de l'enseignement qu'il leur inculqua en marge de la cérémonie. On raconte que le premier Daimyo, Kamei Korechika, pensa un moment le tuer avant de se raviser et de le soudoyer pour éviter d'autres affronts en public.
De son côté, le second Daimyo invité, Naganori Asano, du fief d'Ako dans l'actuelle préfecture de Hyogo, continua d'ignorer le comportement de Kira jusqu'à l'insulte suprême qui lui fit perdre malheureusement son calme.
Plusieurs sources nous indiquent que le seigneur Asano porta un coup au visage de Kira qu'il rata tandis que d'autres nous expliquent qu'il aurait lors de son agression détériorer une porte coulissante dorée et sacrée.
47 Samouraïs sans seigneur
Mais toutes les sources se rejoignent sur le fait que dégainer une arme dans l'enceinte de la cour du shogun et d'attaquer un haut fonctionnaire du Shogunat d'Edo est un acte d'une gravité sans précédent qui est passible de mort.
Asano est alors contraint au suicide rituel suite à sa condamnation par le shogun Tokugawa Tsunayoshi. Après sa mort, le fief d'Ako devient propriété du Shogun et les 47 samouraïs deviennent alors 47 guerriers spécialistes du sabre sans seigneur : Les 47 Ronins.
Suite à cet incident politique, Le Shogun interdit alors formellement toutes représailles ainsi que toute vengeance des Ronin ; et l'histoire devait donc en rester là. Cependant, c’était sans compter sur l'esprit de vendetta qui animait le chef des Ronins : Ōishi Kuranosuke.
Conscient de la gravité de désobéir au Shogun en se vengeant ainsi que des conséquences qu'ils encourent, les guerriers décidèrent pourtant de conclure un serment secret ayant pour but de concevoir et de mettre en application l'assassinat de Kira.
La Vengeance des 47 Ronins
Il s'ensuit alors une longue période d'attente pendant laquelle il fallait brouiller les pistes afin de ne plus être surveillé par Kira et ses hommes qui redoutaient plus que tout la planification d'une vengeance. C'est en quittant sa famille et en menant une vie de débauche à l'opposé des valeurs d'un samouraï digne de ce nom que le chef montra la voie à ses compagnons d'armes.
Au bout d'un an et demi de tromperie, Oishi et ses hommes sont considérés comme étant trop lâches et inoffensifs pour être un danger réel. Ils ne sont plus surveillés et la Vengeance des 47 Ronins peut enfin avoir lieu.
Libres de leurs actes, les Ronins peuvent enfin mettre en application leurs plans. Les hommes du seigneur défunt commencent par trouver leurs entrées dans le château de Kira en utilisant comme couverture les métiers de l'artisanat et du commerce.
Une fois après avoir étudié le terrain et le personnel en poste, ils s'arment en secret et mettent en place leur stratégie pour l'assaut final. La vendetta des 47 Ronins est lancée le 14 décembre 1702.
L'honneur du Maître est sauf
L'assaut est lancé à l'aube dans une atmosphère enneigée ou le sang remplacera assez rapidement la couleur naturellement blanche de cette saison. Suivant le code du Bushido, l'attaque cible uniquement Kira et toute personne entravant sa capture.
Une fois entre les mains des combattants vengeurs, Oishi lui offre la possibilité de mourir honorablement en samouraï via le seppuku. Déclinant son offre, Kira est décapité comme un traître.
Une fois la vengeance accomplie, les 47 Ronins rétablissent leurs honneurs ainsi que celui du clan en posant la tête de Kira sur la tombe de leur vassal Asano au Temple Sengaku-ji.
Pour leur acte de désobéissance, ils sont condamnés à mort. Cependant ayant suivi le code du Bushido leur imposant de venger la mort de leur maître, le Shogun leur offre alors la possibilité de mourir honorablement par seppuku. Ils s'exécutèrent le 4 février 1703.
L'histoire nous rappelle qu'ils ne furent pas 47 Ronins à se donner la mort, mais uniquement 46. Le 47e Ronin sera gracié par le shogun et devra attendre plusieurs années avant d'être enterré avec ses camarades au temple.
Le cimetière abritant le tombeau de Asano ainsi que les 48 mausolées érigés en l'honneur des 47 Ronins existe toujours au Temple. On y retrouve aussi d'ailleurs le bassin dans lequel on aurait lavé la tête de Kira.
Les 47 Ronins dans la culture populaire
L'histoire des 47 Ronins a été adaptée au Cinéma plusieurs fois avec plus ou moins de réussite. Se basant sur une histoire vraie, la légende peut parfois être romancée au gré des scénarios.
Pour les adeptes de Keanu Reeves et des films à la sauce Hollywoodienne, nous vous invitons à regarder cette adaptation de Carl Rinsch. Sinon nous vous proposons un film en version originale de Kenji Mizoguchi.
Si vous préférez vous plonger dans cette fabuleuse histoire via des livres alors nous vous proposons ci-dessous une sélection que nous avons trouvée sur Amazon et qui pourrait vous plaire:
- Les 47 ronins: Chushingura le trésor des loyaux Samouraïs par George Soulié de Morant
- La première adaptation en bande dessinée de l'histoire des ronins
- Livre numérique avec deux nouvelles d'Alexandre Bocquier: "47" et "Gaijin".
- Adaptation de l'écrivain écrivain Osaragi Jirô.
Une histoire de légende japonaise
Si l'histoire Japonaise vous intéresse, nous vous proposons d'autres articles autour des mythes du pays du soleil levant à la hauteur de l'histoire des 47 Ronins.
Connaissez-vous la légende Japonaise qui raconte que Kishimojin était une déesse dévoreuse d'enfants qui fut punie par Bouddha. Ce dernier lui enleva sa fille préférée pour lui faire ressentir la douleur de la perte d'un être aussi cher que son enfant.
Un autre mythe Japonais nous raconte qu'à la veille du nouvel an, des renards possédant des pouvoirs magiques et déguisés en humains se réunissent sous un arbre pour discuter. Messagers de l'esprit Inari, ils visitent les sanctuaires dédiés à la divinité en présence des humains et apportent avec eux la protection pour la récolte de riz : C'est la parade des renards ou le Kitsune-no-gyoretsu.
La tradition religieuse de traverser un grand anneau sacré tous les ans à la fin du mois de Juin, Nagoshi No Harae, trouverait sa source dans la rencontre entre un Dieu et un homme pauvre mais généreux.
Une dernière légende urbaine, celle d'une certaine Oi-niyan que l'on peut rencontrer dans le quartier chaud de Shinagawa-shuku. Une courtisane mi-femme et mi-animal, un corps d'humain et une tête de chat. C'est une bakeneko, tout comme l'esprit du Kitsune, un chat doté de pouvoir surnaturel dont la légende serait apparue au début de la période Edo.
[Source Photo principal credit: dalbera on Visualhunt.com / CC BY]
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